Elever des Fourmis

Une fourmilière pour fourmis granivores, version 3 !

Pourquoi une nouvelle (3ème) fourmilière pour mes Messor structor ?

  • Parce que les fourmis commençaient à être un peu à l’étroit.
  • Parce qu’elles avaient commencé à creuser le plâtre.
  • Parce que les loges de ce nid n’étaient pas très bien conçues, beaucoup trop grandes et peu nombreuses. Et le fait de les avoir disposées à 360° pour optimiser l’espace du cylindre, ne permettait pas au final d’avoir une vue d’ensemble sur le nid sans le déplacer.

Concept

Cette nouvelle fourmilière a aussi été l’occasion de réfléchir à un concept beaucoup plus simple que le précédent. Je cherchais un modèle facile à construire, en un ou deux moulages au plâtre seulement, tout en conservant la possibilité de créer un gradient d’humidité pour cette espèce de fourmis qui est assez exigeante (Messor).

Le concept simple : le nid est moulé en plâtre sur 1/3 de la surface du cylindre en prenant soin de réaliser un maximum de loges beaucoup plus larges que hautes, et peu profondes pour favoriser l’observation. L’air de récolte, en plâtre également vient ensuite fermer la cuve. L’essentiel du volume est alors occupé par un grand réservoir que l’on peut remplir partiellement d’eau grâce à une ouverture dans l’aire de récolte supérieure. L’eau peut alors diffuser par capillarité depuis la base du nid vers le haut (plus sec).

Concept fourmilière v3

Fabrication

Même si ce nouveau nid est plus simple, il a néanmoins nécessité de nombreuses étapes de modelage, plâtrage, démoulage, décoration, remontage et finitions (voir vidéo)… Voici les étapes :

  1. Modelage des galeries directement dans le cylindre en verre avec de la pâte à modeler.
  2. Coulage du plâtre sur le modelage.
  3. Démoulage.
  4. Nettoyage des galeries.
  5. Décoration avec peinture à l’eau.
  6. Séchage, remontage.
  7. Découpage de supports en polystyrène pour l’aire de récolte
  8. Plâtrage de l’aire de récolte (note : il ne faut surtout pas mouler cette partie, j’ai fait une triste expérience en explosant un cylindre en verre car le plâtre gonfle quand il prend, c’est en forgeant…).
  9. Décoration finale (peinture à l’eau).
  10. Ajout de l’anti-évasion : du simple talc tamponné sur le verre.
Étapes de fabrication

Déménagement de la colonie depuis l’ancien nid vers le nouveau

Transférer la colonie depuis l’ancien nid (V2) vers le nouveau a été très intéressant. J’avais déjà tenté l’expérience une fois avec des Crematogaster. L’idée assez simple est la suivante : il s’agit de faire en sorte que le nouveau nid présente des conditions de vie plus agréables pour les fourmis que l’ancienne fourmilière. Pour des Messor, qui apprécient l’humidité et n’aiment pas la lumière, j’ai donc laissé sécher l’ancien nid (pas d’arrosage pendant plusieurs semaines) et j’ai exposé toutes les loges à une lumière assez intense pendant quelques heures. Le résultat ne s’est pas fait attendre, les ouvrières ont rapidement déplacé l’ensemble du couvain, du grenier de graines ainsi que la reine vers le nouveau nid (maintenu humide et à l’obscurité).

Bilan

Plus grande, plus haute (30 x 30 cm au lieu de 25 x 20), à peu près 20 l au lieu de 10 l, cette nouvelle fourmilière version 3 est pour le moment un succès. Comme imaginé et attendu, la reine et le couvain logent au plus profond dans la zone de plus forte humidité, alors que le grenier à graines est installé comme convenu au sec par les ouvrières, au plus près de la surface.

Rien de tel qu’un nourrissage aux graines de pissenlits pour mesurer l’activité de la fourmilière :

Quelques photos

12 réflexions sur “Une fourmilière pour fourmis granivores, version 3 !

  • Hello

    Merci pour ces vidéos, je commence la mienne 🙂
    je la fait en MAP (j’ai un gros sac qui traine a la maison).
    La v4 creusable et en mortier c’est pour quand ?

    Cordialement

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    • Le MAP c’est une bonne idée. Mais je ne connais pas sa résistance à l’eau et j’ai quand même un peu peur quant à sa capacité à coller fortement sur le verre. Je suis preneur du retour d’expérience ! De mon côté, ayant déménagé récemment c’est plutôt calme côté projet « fourmis » en ce moment, mais bientôt je m’y remets ! et cette idée de fourmilière en mortier pour MEssor me plait toujours.

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  • Bonjour la colonie est elle toujours en vie ?

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    • Oui, mais j’ai dû la faire déménager car j’ai moi-même déménagé. Je prépare la suite des aventures… 🙂

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  • Bonjour,
    je viens de commander un aquarium cylindrique pour réaliser la mienne pendant la diapose de mes messor barbarus.
    J’ai pensé à quelque chose qui pourrait être intéressant lorsqu’on a une petite colonie.
    Il s’agirait de réaliser des galeries avec un matériau creusable à la place de la pâte à modeler (du liège ?) et de le laisser en place sur une partie des galeries.
    La colonie commencerait son installation dans la partie disponible, et creuseraient la matière lorsque le besoin d’espace se ferait sentir, augmentant ainsi les galeries disponibles selon leur besoin.
    Qu’en pensez-vous ?
    Cordialement
    Roland

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    • C’est une très bonne idée celle de la fourmilière adaptable en volume à la demande des fourmis :-). Pour faire naturel et pas cher, vous pouvez utiliser de la terre à modeler qu’on trouve dans les boutiques de loisirs créatifs. C’est ce que je vais utiliser pour ma prochaine expérience. J’ai remarqué aussi que les Messor creusent très bien le polystyrène, mais c’est très chimique comme idée. Le liège, pourquoi pas, ça devrait les occuper un bon moment. Bonne chance !

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      • Bonjour,
        merci de votre réponse.
        La colonie entre en diapose, je vais m’atteler à la réalisation du nouveau nid pendant l’hiver si je trouve le temps nécessaire.
        Je vous tiendrai informé.
        Cordialement

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        • La période hivernale est idéale pour bricoler des nouvelles fourmilières, en effet !

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  • Bonjour, je trouve ton travail remarquable. J’ai une colonie de Messor Barbarus et je souhaite me lancer dans la construction d’un nid. J’aurais souhaité savoir quel platre tu utilise ? Merci pour ton blog ! Il est passionnant ! Au plaisir de te lire ! Cordialement Yohann

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    • Merci pour ton message.J’utilise le plâtre le plus simple ;-)Cependant, quand elles sont nombreuses, elles le creusent.Une petite colo peut rester 2 ans sans problème.Sur ma colo de 5 ans, je vais tenter le mortier je pense… je n’arrive plus à le tenir.Bonne chance !

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    • Hey, super fourmilière ! Je me demandais : si on met un chauffage type aquarium dans le fond de la réserve d’eau, penses tu qu’il est possible de faire monter la température dans le nid suffisamment pour y maintenir des espèces africaines qui demandent des températures plus importante? (25-28 °C)

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      • Merci 🙂 Je ne peux pas répondre à la question car je suis contre l’élevage de fourmis étrangères ! Nous avons déjà 250 espèces de fourmis en France, ça fait un joli choix pour faire des élevages ! Le grand risque qu’il y a à élever des espèces d’un autre pays c’est qu’elles se dispersent dans le nôtre et deviennent invasives comme les Tapinoma ou les fourmis d’Argentine. On a déjà les chenilles processionnaires, les crabes bleus, le écrevisses rouges, les ratons laveurs, les écureuils gris, les coccinelles asiatiques et j’en passe… Il faut prendre ça au sérieux, le risque est réel. Les espèces invasives ont un impact négatif très fort sur l’environnement.

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